J'avais 14 ans. J'avais vu le clip de "Grace" une nuit sur M6. J'ai acheté le CD au Carrefour où mes parents faisaient les courses, en France voisine. C'est le premier album dont chaque chanson a été à un moment ma préférée.
"Grace" d'abord. "Hallelujah" ensuite. Et puis "Mojo Pin". Et puis "So Real". Et "Lilac Wine". Et "Dream Brother". J'use ce CD comme aucun autre avant. Cette voix et ce jeu de guitare sont la bande-son de mon début d'adolescence. Avant tant d'autres disques.
Trois ans plus tard, un matin alors que j'attends le train pour aller à mes cours, un ami me dit que Jeff Buckley est mort. Il a entendu la nouvelle chez Lenoir. Nous sommes brouillés lui et moi, on ne se parle plus, mais il a pensé que la nouvelle valait de briser le silence.
J'ai acheté cette réédition il y a une dizaine d'années. Je n'ai pas retrouvé la magie de mes 14 ans. Mais des souvenirs et quelques belles chansons. Et cette version d'"Hallelujah" qui reste ma préférée.
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