« novembre 2016 | Accueil | mars 2017 »
Une partie du charme de Puts Marie tient à son côté bastringue, bancal, flirtant avec le kitsch parfois. Des qualités que l'on retrouve plus fortes encore chez Mister Milano, projet parallèle du chanteur du groupe biennois. Concassant disco saturé et variété assumée, ascendance italienne, le combo tout en synthés et en rythmiques trouve l'équilibre entre kitscherie poignante et esprit résolument ock'n'roll, folie douce et cabaret tordu.
A écouter en premier : Zecchino d'oro
| |
|
Une fois n'est pas coutume, une sortie discrète pour un groupe si souvent mis sur un piédestal. Et c'est peut-être là qu'Animal Collective est le meilleur: quand on ne l'attend pas. Ouvertement pop, sans oublier d'être tordu, Painting With rappelle le génie mélodique du groupe, pendant essentiel à son alchimie électronique. L'ensemble pétille à nouveau et recèle même un micro-tube, Floridada, pépite pop2.0 façon Beach Boys sous MDMA.
Painting With. Domino/Irascible.
A écouter en premier : Floridada
| |
|
Ultime sursaut discographique pour cette incarnation de Swans - à en croire Michael Gira - et conclusion classieuse d'une trilogie intense où le feu couve quand il n'incendie pas. En près de 2 heures, The Glowing Man déroule une cartographie fidèle de l'univers de son créateur, de l'ambient ténébreuse de Cloud Of Unknowing à la violence sourde du titre éponyme, du bruitisme blanc de Frankie M au folk hanté de When Will I Return. Puissant et étouffant.
The Glowing Man. Young God/Musikvertrieb.
A écouter en premier : The Glowing Man
| |
|
Pour son deuxième album sur three:four, le guitariste portugais s'essaient aux miniatures impressionnistes, variant les effets et les styles. Et si les sonorités acoustiques se font plus rares, les textures gagnent en aspérités et en reliefs, entre bourdons vibrants et nappes hypnotiques. Expérimental mais pas cérébral, entre virtuosité assumée et déconstruction savante, le résultat s'avère fascinant, car la transe n'est jamais loin.
Muxama. three:four
A écouter en premier : Charada
| |
|
Pas de "véritable" nouvel album cette année, mais une kyrielle de disques façon pas de côté pour Will Oldham, entre reprises des Mekons et vieilles BBC Sessions, collaboration avec les très psychés Bitchin Bajas et bastringues scéniques avec les fidèles Trembling Bells. Si Pond Scum fait figure d'indispensable, les autres sont loin d'être dispensables pour qui aime le folk aventureux et généreux.
Pond Scum. Domino/Irascible
Fanatic Voyage. Drag City (aka Chivalrous Amoekons)
The Bonnie Bells Of Oxford. Tin Angel (with Trembling Bells)
Epic Jammers & Fortunate Little Ditties. Drag City (with Bitchin Bajas)
A écouter en premier : When Thy Song Flow Through Me
| |
|
Sur le papier, ça semblait difficile de faire mieux que Star Wars dans le titre, comme dans la pochette. Et pourtant... Passé le clin d'oeil, Schmilco s'avère un retour à des plaisirs simples, entre mélodies pop et arrangements folk. Wilco laisse les parties bruitistes, les soli virtuoses et les tentations kraut au placard pour signer un album tout axé sur le songwriting de Jeff Tweedy et des instrumentations acoustiques aussi légères que léchées.
Schmilco. dBpm/Phonag
A écouter en premier : Normal American Kids
| |
|
Faux disque solo, mais vrai album personnel, ce recueil de miniatures inspirées séduit par son épure et sa délicatesse. Surtout, il fascine par son art étudié du détail, qui donne à chaque chanson un relief, une dimension supplémentaires. Un bourdon électronique ici, une clarinette brumeuse là, des murmures fantômatiques encore, des échos étouffés aussi. Derrière leur limpidité, les compositions d'Hemlock Smith regorgent de trésors, pour qui sait tendre l'oreille.
By The Grace Of Dynamite. Willy Lugeon (distr.)
A écouter en premier : Across The Rio Grande
| |
|
D'un disque à l'autre, les changements sont comme imperceptibles dans la musique de l'Anglais. Et pourtant, le jeu de guitare s'affine, la voix gagne en profondeur et les climats en amplitude. Une aura magnétique se lève, une brume hantée lui succède et soudain le classicisme folk se teinte d'une étrangeté hypnotique et vibrante. Comme ce calme avant (la tempête?), qui donne son nom à l'album.
The Calm Before. Ici d'ailleurs/Irascible
A écouter en premier : Wings & Crown
| |
|
Non contente d'embrasser son identité féminine et de se rebaptiser, la musicienne anglaise se réinvente musicalement sur ce nouvel album. Exit le piano et les cordes, marque de fabrique d'Antony and the Johnsons. L'emballage est résolument électronique, les textes politiques et la proposition radicale. Sans négliger pour autant le lyrisme et les mélodies qui font la force de sa musique depuis ses débuts.
Hopelessness. Secretly Canadian/Musikvertrieb
A écouter en premier: Obama
| |
|
La belle surprise de la rentrée. Un album comme on n'osait plus en espérer du chanteur caméléon, maîtrisé, inspiré, libéré. Mariant le jazz au rock, la pop au post-punk, revisitant sa propre légende comme celle de sa descendance, Bowie renoue avec sa superbe, s'émancipant des formats avec une élégance rare. Jusqu'à conjuguer son histoire au présent, à nouveau. Une dernière fois. Car la mauvaise surprise tombait trois jours plus tard. Et changeait soudain l'écho de ce grand album de fin.
★. Columbia/Sony
A écouter en premier: Lazarus
| |
|
Les commentaires récents