"Time has told me
You’re a rare, rare find
A troubled cure
For a troubled mind"
Nick Drake
C'est marrant les gens. On croit les connaître et ils peuvent toujours nous surprendre. C'est ce que je me dis en tout cas à chaque nouvel album d'Hemlock Smith. Du moins dans un second temps.
Chaque fois, c'est la même histoire. Michael - l'ami qui se cache derrière ce pseudonyme étrange - me fait écouter son disque plusieurs mois avant sa sortie. Chaque fois, je l'aime bien, le lui dis et puis l'oublie, laisse ces chansons prendre la poussière dans mon iPod. Et quand j'y retourne, immanquablement, je suis frappé par leur beauté, leur magie, leur magnétisme. A chaque fois alors, je finis par lui proposer de rédiger un texte pour son dossier de presse, comme un besoin de mettre des mots sur ce que ses disques m'évoquent.
Je ne vais pas redire ici, ce que j'ai dit ailleurs. Ce n'est pas l'idée. Mais comme à chaque fois, j'ai envie d'écrire qu'Hemlock Smith signe son meilleur album avec By The Grace Of The Dynamite. Son meilleur album depuis le précédent.
Surtout, comme une habitude désormais, l'album pensé comme une escapade en solo s'est mué en une entreprise commune, faite de rencontres, de passions, d'amitiés. Le songwriting brut et délicat à la fois s'est paré d'arrangements et de bizarreries à sa hauteur, grâce à 17 F et quelques autres. Et la musique d'Hemlock Smith de creuser son sillon, d'affirmer sa richesse par petites touches, subtiles, raffinées.
Les sursauts électroniques de Mr. Philips, les entrelacements de guitares d'Across The Rio Grande, les murmures fantômatiques de Still The Waters, les échos noyés d'It's All A Game, la clarinette brumeuse de Baudelaire, Brussels, 1866, les parures discrètes de Celebrate, chaque chanson cultive ses trésors, chaque mélodie ses reliefs.
Comme un ami cultive ses secrets. Ses beaux secrets.
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