"In an ideal world they'd be everyone's favourite band"
Mogwai
J'avoue avoir souvent relu ou cité cette phrase. Et m'être parfois demandé à quoi pourrait ressembler ce monde idéal dans lequel Low serait le groupe préféré de tout le monde. Sans doute qu'il serait un peu gris, brumeux, mélancolique. Et pourtant zébré de cette lumière si particulière, si pure, qui caractérise les mélodies subtiles que tressent depuis plus de vingt ans les voix d'Alan Sparhawk et de Mimi Parker.
Une lumière qui ne se donne pas si facilement, tant elle perce derrière des mélopées lancinantes trop vite rebaptisées slowcore par quelques journalistes en mal d'étiquettes. Alors que Low est avant tout un groupe pop, dans ses harmonies sixties comme dans ses lignes eighties. Et que son univers est en mouvements constants, remettant l'ouvrage sur le métier certes, mais variant les fils, les couleurs et les techniques.
Sur Ones And Sixes, 11ème album du groupe, on note ainsi des incises électroniques multiples. Mais quand celles de Drums And Guns étaient brutes, quasi minimales, celles-ci sont plus travaillées, ajoutant reliefs et secousses sismiques à une bonne moitié des titres de l'album., permettant même à Low de renouer avec des tempi plus enlevés, sur No End ou Kid In The Corner, par exemple.
Pour ma part, je préfère toutefois les morceaux les plus lents, dont la majestueuse langueur et la brume électrique - ici juste perforées par quelques battements électroniques - évoquent la perfection de The Things We Lost In The Fire. Ce magnétisme où les effets n'étouffent jamais la mélodie, où l'électricité n'est jamais aussi brûlante que quand elle est rampante, vibrante, presque grondante.
Jusqu'à s'étirer à l'extrême le temps d'un Landslide de près de 10 minutes, martial et suspendu à la fois, planant et remuant, à l'image de la rencontre des voix de Sparhawk et Parker sur le refrain, mariées en une plainte légère qui s'étire, hypnotique, pour une montée finale qui n'en est pas vraiment une, rappelant le superbe Do You Know How To Waltz? (sur The Curtain Hits The Cast). Tout Low est là, contenu dans ces 10 minutes parmi les plus intenses entendues cette année.
Beau ! Merci pour la découverte ! Je ne connaissais pas. J’ai vu la photo de la couverture postée sur le Facebook du disc-à-brac. Cela m’a plu et intrigué. Ensuite, j’ai lu ton article qui m’a mis la puce à l’oreille. Puis, l’autre jour je vais chez disc-à-brac pour acheter le double 10" de Puts Marie et une belle musique était diffusé dans le magasin, je demande ce que l’on écoute et on me dit « le nouveau Low » (cela se confirme !). Direction le bac des nouveautés en vinyle et le voilà, au premier plan, à côté de Puts Marie. Pour de vrai ! Je suis donc parti avec les deux vinyles sous le bras. Content :-)
Rédigé par : Itsnicomo | 13/10/2015 à 14:53